Je n'étais pas sortie une seule fois depuis 'l'accident', mon voyage à New-York a été un vrai désastre. Je ne m'attendais pas à ça, étant seule j'avais été prudente certes, mais me faire violée ça je ne m'y attendais pas. Je passais mes journées à pleurer, à filtrer les appels de qui sonnaient, et à éviter mon petit-ami et ma meilleure amie. Je ne voulais plus sortir, c'était à peine si je me levais de mon lit. Nolan est déjà passée des centaines de fois en une semaine, sans réponse. Je me sens si sale, si seule, si désespérée que je n'arriverais sans doute jamais à m'expliquer. La seule idée de repenser à mon voyage me donnais envie de pleurer, j'avais envie de fondre en larmes, de me laisser aller. Mais au fond, je n'y arrivais pas. J'avais une telle rancœur pour le mec qui m'as fait ça que je n'arrivais même pas à me lâcher. Ma seule envie était de retourner à NY et de le retrouver. Mais pour faire quoi ? Je n'étais pas impressionnante et il me rigolerait sans doute au nez. Qui sait, peut-être qu'il recommencerait même. Je me sentais si seule, mais en parler m'étais impossible. Je resterais surement encore des jours comme ça, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre se pointe, ou défonce ma porte. Le jour arriva. Ce jour où une personne s'était décidée à venir me voir. J'avais peur d'ouvrir, et peur de me retrouver devant quelqu'un, en ne sachant quoi dire sur mon absence. Cela fait cinq jours que je sèche les cours et que j'évite Nolan. Je ne répond ni aux coups de fils ni aux visites. Et j'étais étonnée que Nolan ne s'inquiète pas plus que ça. Mais je ne lui en voulais pas, moi cela m'arrangeais bien au final puisque je ne voulais voir personne. Je me leva et colla mon oreille contre la porte. Une main féminine, une poigne d'homme aurait sans doute fait vibrer la porte. La jeune fille cria mon nom, et je reconnu directement la voix de Lou, ma meilleure amie, ma confidente, ma soeur. Elle avait toujours été là pour moi, mais aujourd'hui je ne pouvais lui ouvrir. Le téléphone sonna, je l'ignora et attendis, dos à la porte. Elle cria une seconde fois, et là je réalisa que si elle avait un problème, il fallait que je lui ouvre. Elle avait toujours été là n'importe quand pour m'aider alors si elle avait un problème, je me devais de l'aider à mon tour. Je n'étais pas fort présentable, une queue de cheval arborait mes cheveux et j'avais un pantalon vieux comme le monde avec un débardeur. Je n'avais même pas mangé, je devais être aussi blanche que la lune. J'ouvris délicatement la porte et fis un pas en arrière pour la laisser entrer. Je la regarda puis croisa son regard. De peur de pleurer je baissa les yeux et fixant le sol je répondis;

Alors qu'est-ce qu'il t'arrive ma chérie, tu vas bien au moins ?

Ca c'était tout moi, faire semblant de rien et faire passer les autres avant moi. Je m'inquiétais plus de son état que du mien. J'étais si pitoyable que je souris ironiquement. Je releva la tête, ferma la porte et me dirigea vers le salon, suivie de Lou. Mon appartement n'étant pas rangée, je poussa quelques affaires du fauteuil pour qu'elle puisse s'asseoir. Ce n'était pas dans mes habitudes, si ordonnée là c'était un foutoir. Elle devait le remarquer, me connaissant par coeur. Je soupira et la regarda un instant, elle n'avait pas l'air de se porter si mal, et si elle était venue pour moi, je m'en voulais d'avoir ouvert.

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