.

Ces derniers temps, je vivais un cauchemar. Tout d'abord, je venais d'apprendre que j'avais été adoptée. Même si je m'étais réconciliée avec ma famille, c'était quelque chose avec lequel j'avais beaucoup de mal à vivre. Comment réagiriez-vous si vous apprenez après 21 ans d'existence qu'on vous a menti ? Que votre mère ne l'est pas vraiment ? Je crois surtout que c'est ça que j'ai du mal à accepter, le fait qu'elle ne soit pas ma mère biologique. Pourquoi ? Parce qu'elle était tout pour moi, elle avait toujours été là pour me guider, elle s'est sacrifiée pour mes soeurs et moi, c'était quelque chose que je ne pourrais jamais oublier. C'était mon modèle. Elle n'est partie de rien et voilà ce qu'elle est devenue, une styliste reconnue. Et malgré le boulot de dingue qu'elle avait, elle avait toujours du temps à consacrer à ses filles chéries. J'étais aussi jalouse de mes autres soeurs qui elles sont ses 'vraies' filles. A cause du boulot de ma mère, on ne s'est pas beaucoup vu ces derniers temps. Je me dis que c'est aussi parce qu'elle n'en revient pas que sa famille m'ait tout avoué. Je sais qu'elle a honte de me l'avoir caché pendant tout ce temps. J'avais besoin de ma mère. Je lui avais pardonné le fait qu'elle m'ait caché ce lourd secret, tout ce que je voulais, c'était ma mère. En ce moment, j'avais l'impression que tout le monde m'abandonnait. Ce n'était pas vraiment la joie dans ma famille en ce moment, ils commençaient à regretter de m'avoir dit que j'avais été adoptée car apparemment, je n'étais pas la seule à ne pas être au courant. Comme mes deux soeurs par exemple, si Alyssa l'avait bien pris, Lily, elle .. ne m'adressait carrément plus la parole. Que pouvais-je faire ? M'excuser de ne pas être sa soeur biologique ? Comme si tout cela avait été de ma faute ! Résultat, je ne peux compter que sur ma grande soeur.

Et comme si tout ça n'était pas assez horrible, Calvin et moi allons divorcer. Cette nouvelle m'a anéantie, je crois qu'elle est encore plus affreuse que celle de mon adoption. Calvin est l'homme de ma vie, j'en suis sûre alors on ne peut pas me demander de me séparer de lui. Pourtant, je sais que je lui ai fait vivre un enfer ces temps-ci. Je ne sais pas pourquoi, j'étais très à cran et ce même avant que j'apprenne pour mon adoption. Et puis, je commençais à douter de sa fidélité alors que je savais très bien que je ne devrais pas. Avant, je ne pensais même pas à ces choses-là, je savais qu'il n'oserait pas me tromper. Mais ces derniers temps, ma famille n'arrêtait pas de m'influencer, disant qu'ils avaient des preuves qu'il me trompait. Je sais que je ne devais aps les croire, surtout qu'ils étaient contre notre mariage depuis le début mais qu'est-ce que vous voulez, je suis comme ça. Maintenant, nous sommes en train de voir si nous allons divorcer ou pas. Nous faisons un break comme dit Calvin. Peut-être que lui vit très bien cette situation mais pour moi, c'est un vrai cauvhemar et je ne sais pas combien de temps je vais tenir.

Aujourd'hui, je ne suis pas allée en cours. Je n'allais pas très bien, j'ai passé ma matinée dans les toilettes en train de vomir. Alyssa a longtemps hésité à partir travailler mais je lui avais dit que j'avais 21 ans et que j'étais parfaitement capable de m'occuper de moi. Je n'avais pas pris mon petit déjeuner, j'étais tellement mal que je me suis dit que ce serait une très mauvaise idée de manger quelque chose maintenant, étant sure que j'allais tout de suite vomir après. Vers midi, ça allait un peu mieux. Je suis partie dans le salon et j'ai regardé la télé. J'étais allongée sur le canapé et me suis matée un film. Je n'étais pas assez bien pour aller en cours, non, c'était définitif, je n'irais pas en cours aujourd'hui. Sans m'en rendre compte, j'ai commencé à somnoler et j'ai dormi deux bonnes heures. Il était 15 heures quand je me suis réveillée, je voyais l'écran de ma télé qui était devenue bleue après la fin de mon film. J'avais décodé d'aller me dégourdir les jambes maintenant que j'allais mieux. Je n'avais plus mal à la tête et je ne ressentais plus cette envie de vomir. J'ai d'abord pris une bonne douche avant d'aller m'habiller pour sortir.

Il était environ 15 heures et demi quand je suis sortie de chez moi. Je n'avais pas pris la voiture pour la bonne et simple raison qu'Alyssa l'avait prise ce matin. De toute façon, j'avais envie de marcher. Ayant vu le parc à quelques mètres, j'ai décidé de faire un tour. De toute façon, il y avait peu de chance que je rencontre des gens que je connais à cette heure-ci, tout le monde est à l'université ou au boulot. Arrivée au aprc, je vis deux amoureux se promener main dans la main. Je ne pus m'empêcher de m'imaginer que ces deux personnes, ce soit moi et Calvin. Malheureusement, cette vision avait peu de chance de se reproduire.

.

Il est vrai que depuis peu, mon état commençait tout doucement à m'inquièter. Pourquoi ? parce que ce n'était pas la première fois que je me réveillais en courant pour aller vomir aux toilettes. Je commençais tout de suite à paniquer, j'avais peur d'avoir une maladie ou quoi. j'ai pris rendez-vous avec mon médecin mais celui-ci ne pouvait me voir que la semaine prochaine. Alors je devais attendre ma consultation pour savoir ce que j'avais. Vous savez, quand vous êtes en stress comme ça, vous pensez que vous avez toutes les maladies du monde. J'essayais de me relaxer mais ça ne marchait pas trop. En plus, comme ma vie était misérable depuis quelques temps, j'étais juste en train de faire une dépression ! J'essayais de penser à autre chose. D'oublier que j'étais peut-être atteinte d'une maladie quelconque, d'oublier que mon mari a voulu divorcer pour la bonne et simple raison que j'étais devenue insupportable, d'oublier que j'avais été adoptée et qu'on a passé ma vie à me mentir, d'oublier que ma sœur ne m'adressait plus la parole depuis ce jour et que quand elle me voyait, elle me traitait comme si j'étais un chien. Je ne savais pas comment je faisais pour supporter toute cette situation. Heureusement, j'avais ma grande soeur à mes cotés, Alyssa, qui m'aidait du mieux qu'elle pouvait. Rien que sa présence réussissait à m'apaiser. Seulement, elle a beau tout essayer, rien ne pourra me faire retrouver le sourire pendant un long moment.

Je n'avais vraiment pas eu le courage d'aller en cours aujourd'hui. Je ne me sentais pas bien comme d'habitude. Je tenais à peine debout, j'avais mal à la tête. J'ai passé la journée dans mon canapé. Je n'ai même pas eu le courage de manger. De toute façon, ces derniers temps, je suis tellement déprimée que je ne mange plus. Les gens vont bientôt dire de moi que je suis anorexique. Déjà que je ne mange pas beaucoup alors là, je vais ressembler à un monstre. Le temps passait et j'allais beaucoup mieux. J'ai pu rattraper mes heures de sommeil. Une fois que j'eus fait ma sieste, je me suis dit que prendre l'air ne me ferait pas de mal. J'avais peur qu'une personne de l'université me voit à cette heure-ci. Après tout, je n'étais pas en cours alors si je sortais et que j'étais prise en flagrant délit, j'aurais beaucoup de problèmes. Surtout que ce n'est pas la première fois que je ne vais pas en cours. Pourtant, je suis vraiment malade alors je n'ai rien à me reprocher.

Je me suis dirigée vers le parc. A cette heure-ci, il n'y avait jamais beaucoup de monde. Tout le monde était soit en cours, soit au boulot donc bon, j'avais le parc pour moi toute seule. J'avais commencé à me promener jusqu'à ce que je suis prise de vertige à nouveau et je suis partie m'assoir sur un banc. J'avais besoin de me poser un moment. Je ne savais vraiment pas ce que j'avais mais ça m'inquiétait beaucoup. J'avais fermé les yeux, respiré un bon coup et ça allait beaucoup mieux. Soudain, j'entendis que quelqu'un me parlait. Je m'étais tout de suite redressée en entendant le son de sa voix. Pourquoi fallait-il que je tombe sur lui ? Quoique, je n'étais pas mécontente de le croiser ici, cela me faisait plaisir de revoir mon mari. Depuis qu'il a dit qu'il voulait divorcer, je ne le voyais pas beaucoup. A vrai dire, c'est surtout moi qui l'évite mais là, il était venu me parler alors je n'allais pas m'enfuir en courant. C'est bizarre car je le connaissais par coeur, j'ai été mariée - enfin je le suis encore, mais pour combien de temps ? - mais maintenant que je me trouvais en face de lui, j'avais cette impression de parler à un étranger.

Je détestais cette impression, comme si je ne le connaissais pas. Ces derniers temps, nous avions été si distants l'un envers l'autre. J'avais hésité à lui adresser la parole, il était encore temps pour lui de s'en aller s'il le voulait. Je voyais bien qu'il me parlait parce qu'ils se sentait 'obligé'. Alors on en était arrivé là ? J'étais tellement insupportable qu'il se sentait obligé à présent de venir me parler. Si c'était cela, je préférais qu'il s'en aille et qu'il me laisse déprimer tranquillement. Il me demanda ensuite ce que je faisais là, pourquoi je n'étais pas en cours.

« Je ne me sentais pas bien aujourd'hui alors je suis pas allée en cours. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? Tu sais .. Tu n'es pas obligé de venir me parler si tu n'en as pas envie »

.

Finalement, j'étais contente de ne pas être allée en cours. A quoi ça servait d'y aller si je savais que ça allait me mettre de mauvaise humeur. J'étais tout le temps dans la peur de croirer mon mari, ou plutôt mon futur ex-mari puisque que celui-ci ne voulait plus de moi. Quoique, je le comprends, je n'ai pas été très facile à vivre ces derniers temps mais je pensais que lui et moi, c'était pour la vie alors le fait de nous voir abandonner si facilement me faisait beaucoup de mal. Je ne voulais pas non plus l'harceler. Si Calvin ne voulait plus de moi, je n'allais pas l'obliger à m'aimer à nouveau. Je n'ai pas oublié oublier ma promesse, celle de toujours lui rester fidèle et de l'aimer jusqu'à la mort et s'il doit me quitter pour redevenir heureux, ce sera douloureux mais je vais le laisser faire. Son bonheur compte plus que tout pour moi. C'était pour cela que je ne disais plus rien. Depuis que Calvin m'a dit qu'il voulait faire un break, je ne lui ai plus reparlé. D'ailleurs, les réunions où nos avocats essaient de trouver un terrain d'entente, je n'y vais même pas. J'ai encore beaucoup de mal à me faire à cette situation. Pour moi, c'est juste irréelle. J'avais encore beaucoup de mal à me faire à cette situation. J'étais donc aussi soulagée quand j'ai su que j'étais malade. Je n'aurais pas cette angoisse que j'ai tous les jours en allant à l'université de peur de trouver mon mari.Mais bon, ce n'était pas gai non plus de rester chez moi. Je n'étais pas le genre de personne à rester chez moi toute une journée. J'ai besoin à un moment ou un autre de sortir. C'est d'ailleurs pour cela que je pratique beaucoup d'activités, je ressens toujours ce besoin de bouger. Je ne tiens jamais en place. Comme j'avais beaucoup bossé pour les cours, j'avais beaucoup de sommeil à rattraper en plus alors j'ai passé la moitié de mon temps à faire la sieste. Une fois réveillée, j'avais vu le temps qu'il faisait. C'était une journée magnifique. Cela m'embêtait assez de rester chez moi alors qu'il faisait un temps pareil.

C'était décidé, j'allais sortir de chez moi. Tant pis si quelqu'un de l'université ou un de mes proches me voyaient, je n'aurais qu'à dire la vérité. Je ne me sentais pas bien et je suis restée chez moi le temps que je me soigne. Cela me permettait aussi de faire le point, de prendre l'air. J'étais tout le temps sous pression maintenant que je ne prenais même plus le temps de vivre. Il est vrai que c'est la préparation de mon divorce qui me préoccupait le plus mais il n'y avait pas que ça. Je souffrais beaucoup de la mort de ma mère, celle-ci étant partie quelques mois à l'étranger pour son job. Elle était partie justement pendant la période où j'avais besoin d'elle. Je ne l'avais pas prévenu pour Calvin et moi, je savais alors qu'elle serait revenue immédiatement mais je tenais beaucoup trop à elle. Je savais qu'elle aimait son travail et je n'avais pas envie de la déranger. J'avais cette impression d'être abandonnée, que j'étais de trop. Je ne voulais pas déranger les autres avec mes problèmes et je ne savais à qui je pouvais vraiment confier. Je restais alors toute seule. Remarque, cela ne me pose pas tellement de problèmes. J'ai toujours été un peu solitaire, il y a des moments où je ressens le besoin de m'éloigner des autres, de rester toute seule alors je commençais à m'habituer à cette nouvelle vie. Maintenant, je devais juste faire attention à ne pas devenir insociable. Cette journée était magnifique car je ne croisais pas des gens que je connaissais, je pouvais faire ce que je voulais, j'étais tranquille. Pour la première fois depuis des semaines, je me sentais bien.

♠ Here abandoned in my fame, Armageddon of the brain, KGB was doggin' me, Take my name and just let me be, Then a begger boy called my name, Happy days will drown the pain, On and on and on it came, And again, and again, and again ... Take my name and just let me be ♪

Ce fut donc en écoutant Michael Jackson que je me dirigeais vers le parc. Il faisait un temps magnifique, j'écoutais du Michael Jackson. Que pouvait-il m'arriver de mieux ? Je savais qu'il me manquait quelque chose mais cette troisième n'est pas prête de se réaliser. J voulais Calvin à mes cotés. Je me voyais alliongés sur l'herbe, dans ses bras, profitant du soleil. J'avais presque les larmes aux yeux en ayant cette pensée. Nous étions si bien tous les deux. Je n'avais jamais été très douée dans les relations amoureuses. Je dirais même que je ne croyais pas en l'amour avant de le rencontrer. Il faut dire que ma vie n'a pas été facile, j'ai grandi sans père et quand je savais tout ce qu'il avait fait à ma mère, cela ne me donnait pas envie d'aimer un homme. Puis il est arrivé et tout a changé. Il est le seul garçon à qui j'ai ouvert mon cœur. Je sais que c'est le bon, alors pourquoi suis-je obligée de le laisser partir ? J'essayais toujours de ne pas y penser mais c'était plus fort que moi, cela m'affectait plus que je ne le laissais paraître. J'étais brisée au fond de moi. La chanson 'Stranger in Moscow' s'était terminée et une autre chanson de Michael Jackson avait commencé.

♠ Speechless, Your love is magical, that's how I feel. But in your presence I am lost for words. Words like, "I love you. ♪

Une fois que j'eus entendu ces paroles, je ressentis encore le besoin de pleurer. Je crois que j'aurais pu passer une journée à pleurer, j'en étais capable. Heureusement, quelqu'un arriva juste à temps pour que je coupe cette chanson. Seulement, était-ce la bonne personne ? Vous l'aurez deviné, cette personne était mon mari. Bien sur, j'étais heureuse de le voir. J'avais passé tout ce temps à l'éviter alors que ce n'était pas ce que je voulais vraiment. Il était tout pour moi. Je ne pus m'empêcher de me réjouir quand je le vis. Pourtant, je ne comprenais pas pourquoi ile venait me parler. Ce n'était pas que ça me déplaisait mais je sais que j'étais devenue insupportable pour lui, d'où la raison du divorce alors pourquoi me parlait-il maintenant ? J'ai donc pensé qu'il se sentait obligé de venir me parler. Cela me faisait d'ailleurs de la peine quand je pense qu'on en était arrivé là. J'étais tellement désagréable qu'on devait l'obliger à venir me parler. Je me sentais mal pour lui. Quand je lui demandais ce qu'il faisait, il ne m'avait pas répondu. Il avait juste haussé les épaules. Je n'avais pas insisté, s'il ne voulais pas me le dire, ce n'était pas grave. Je étouffais déjà assez comme ça, je n'allais pas en rajouter une couche. Je lui avais juste dit qu'il n'était pas obligé de venir me parler s'il n'avait pas envie. La situation était embarrassante, on agissait comme si on était deux étrangers. Je ne me sens pas obligé de quoi que ce soit... c'est... bizarre, que tu penses que je me sens obligé de te parler, et c'est bizarre qu'on se parle seulement parce qu'on se croise dans un parc... J'ai du mal à comprendre comment on en est arrivé là.

« Je ne peux pas t'aider. Pour être honnête, je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui nous arrive. Je sais que j'ai ma part de responsabilités .. mais on s'est promis de rester ensemble quoiqu'il arrive, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Tu sais que je t'aime et que je ferais n'importe quoi pour toi. Mais si tu estimes qu'un break est nécessaire, je te suis. »

Pour moi, un break n'était pas tellement indispensable. On rencontrait quelques problèmes, comme chaque couple. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas construire une vie de couple comme les autres. Si j'ai accepté ce break, c'est seulement parce que Calvin le voulait et je n'avais fait que le suivre. C'est peut-être aussi ça qui me fait mal, il n'avait peut-être pas aussi confiance que moi en notre couple.

|| T'en fais pas, je comprends. Excuse moi aussi du temps de ma réponse. Je ne suis toujours pas en vacances & avec les cours, c'est juste horrible. J'espère que ma réponse te satisfait, & encore désolée