► WHATEVER THEY SAY, I KNOW WE GONNA ROCK THAT DAY

Quatre mois déjà. Cela fait quatre mois maintenant que j’étais arrivé ici, à Los Angeles. Autant le reconnaitre, la vie ici est totalement différente de la vie que je menais à New York, et cela ne tenait pas seulement au climat et aux paysages. Non, je dirais que cela relevait avant tout de l’état d’esprit dans lequel la vie se déroulait ici, ainsi que des personnes qui m’entouraient. Certes j’avais la chance de ne pas être arrivée ici seule, j’avais Mike et les premiers jours j’avais vraiment été heureuse de l’avoir près de moi. Mais au fil du temps je m’étais rendu compte que la plupart des mes craintes, de mes aprioris n’avaient pas lieu d’être. Les gens étaient certes différents, cela ne voulait pourtant pas dire qu’ils étaient pires, au contraire. Je me rendais compte au fil du temps que l’hypocrisie, le culte des apparences, que j’avais vécu à New York durant dix neuf ans, n’était pas du à la vie dans la grande ville, c’était un fait universel, ici aussi les choses fonctionnaient ainsi. Du moins pour une partie de la population. En m’acclimatant à cette nouvelle vie, je m’étais rendue compte qu’au final, à New York tout comme ici, tout comme dans n’importe quelle ville, il y avait toujours des personnes simples, des personnes se fichant totalement de savoir quelle voiture on conduit, ou encore de quels grands couturiers sont signés vos vêtements.

C’était un sentiment que j’appréciais oui, presque autant que le soleil, la température, le fait de pouvoir porter des tissus légers toute l’année ou presque, oublier la neige paralysant tout, le trafic infernal. Le fait de flâner, de profiter de la plage, pouvoir apprécier une boisson bien fraiche à n’importe quel moment. La vie est toujours à cent à l’heure, ici ou ailleurs, mais j’avais découvert une vie qui me correspondait ici. J’aimais pouvoir sortir jusqu’à tard et ne pas voir le soleil se coucher avant vingt deux heure, voir les lumières de la ville, profiter de la plage, je m’étais même mis au surf, un sport que je n’avais jamais pensé pratiquer. Bon j’étais franchement nulle je le reconnaissais, mais il n’y a rien de plus grisant. Quoi qu’il en soit, on peut dire que j’avais eu un réel coup de cœur pour cette ville, et j’espérais vraiment désormais que les choses soient de même pour Mike. Même si j’aimais être ici, si je me plaisais dans ma vie de tous les jours, je ne pouvais m’empêcher encore et toujours de m’inquiéter pour lui…

J’aimais avant tout les samedis, pas de cours, pouvoir prendre mon temps. Je ne flemmardais pas pour autant, j’aimais me lever aux alentours de huit heure, prendre le temps de faire un petit déjeuner sur la terrasse près de la piscine, et puis passer une heure au téléphone avec mon père, ma mère et ma sœur. Ils me manquaient, et j’espérais bien qu’un jour où l’autre ils se décident à venir ici eux même, mais je n’y croyais pas plus que cela. La matinée passait relativement vite pour moi et ce ne fut qu’après avoir terminé mon rangement quotidien que je me rendais compte que je n’avais pas déjeuner. Attrapant quelques affaires je les mettais dans mon sac, quittant la maison pour rejoindre le centre ville. Je déjeunais dans un petit café restaurant, quelque chose de simple et qui n’était pas bondé surtout. Mais je n’avais aucune certitude quand à mon après midi, ce ne fut qu’en récupérant ma voiture que j’aperçus un panneau publicitaire, représentant deux filles jouant au volley ball. C’était décidé, mon après midi serait consacré à lézarder sur la plage, peut-être même à piquer une tête ou deux, c’était encore à voir. Je repassais donc chez moi, enfilant un maillot de bain sous ma tunique, je repartais rapidement, laissant ma voiture, je serais rendue bien plus vite à pieds. La plage était toujours noir de monde mais j’avais trouvé un coin tranquille, déposant ma serviette sur le sable, je laissais mon sac près de moi, y rangeant ma tunique, j’étais prête pour une séance de bronzage.

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Peu importe ce qu’on dit sur les New Yorkais, on est pas si invivable… et franchement si on l’était, pourquoi Est-ce que tant de touristes affleuraient dans notre ville chaque année, et même chaque mois ! J’avoue que j’avais moi eu pas mal d’aprioris sur les californiens… et je suppose quand j’en avais sur mes paires de New York, mais force était que je devais reconnaitre mon erreur. Si bien sur il y avait un fond de vrai, j’avais fait une généralité d’une image qui s’était encrée dans mon esprit. Et aujourd’hui ? J’avais tord, oui je le sais à présent, rien qu’en parcourant ma boite de réception sms on pouvait s’en rendre compte… ici se trouvent comme partout ailleurs des gens biens, des gens incroyables et je le reconnaissais volontiers aujourd’hui… et après ça, comment ne pas aimer cette ville, j’en étais tombée amoureuse, et jusque là elle ne m’avait pas déçue. Quoi qu’il en soit, j’étais plutôt contente de la tournure que prenait cette journée, pas de prise de tête quelconque, juste profiter de son temps libre, et surtout dans le cas présent, du soleil et de la plage. Jamais aucune vue ne pourrait remplacer celle de cet endroit… sauf peut être celle que l’on a sur le toit de l’empire state building, mais peu importe.

« Hey Lib'! Tu vas bien ? » Je relevais la tête, ouvrant les yeux pour voir se tenant face à moi Kylian, et sa planche de surf. A croire que tout le monde à Los Angeles adorait ce sport… enfin presque, on ne compte sans doute pas ces filles plus préoccupées par leur manucure dans cette observation. Bref. « Hey, ça va merci, et toi ? » J’étais assise à présent, levant la tête pour voir Kylian. Je jetais un coup d’œil rapidement à la mer, me rendant compte qu’il avait du vraiment se faire plaisir aujourd’hui, je n’avais encore jamais surfer sur des vagues comme je pouvais en apercevoir à ce moment précis… et ce n’était pas forcement une bonne idée, je n’avais pas du tout de prédilection pour ce sport, sans doute toute cette histoire de New Yorkaise… quoi qu’il en soit, en rester à de petites vagues inoffensives seraient une bonne idée, du moins encore pour quelques années… « Alors tu es un surfeur… je ne savais pas que tu aimais ce sport. » C’est vrai, j’avais eu l’occasion d’en apprendre pas mal sur lui, le fait qu’il surfe n’était jamais venu dans la conversation… sans doute parce que j’aurais du avouée que j’étais pitoyablement ridicule sur une planche… oui sans doute.

Depuis mon arrivée, j’avais pu comprendre que les New Yorkais et les Californiens n’avaient pas tant de choses en commun que cela, à New York personne ne parle de plage, personne ne surf, et les habitudes sont très différentes… alors j’avais du m’adapter un petit peu, et notamment j’avais du renoncer au café… pas totalement bien sur mais en grande partie. A New York j’en buvais beaucoup trop et d’ailleurs cela m’étonne d’avoir échappé à l’infarctus jusqu’à aujourd’hui… mais ici ils ne boivent pas trop de boissons chaudes… plutôt des trucs comme des milkshakes, des cafés froids… si si ça existe et ça ne me plait pas beaucoup, alors autant s’abonner à l’eau en bouteille… Une des nombreuses différences… de culture. « Est ce que... tu t’installes ? Sauf si tu as quelque chose à faire… » Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal après tout. J'aurais bien continuer à parler surf mais mon vocabulaire dans ce domaine s'arrêtait à waxe, spot et planche... assez maigre on peut le dire... pas de quoi alimenter une conversation, sauf si celle ci dérive à mes dépends, et franchement... je passe.

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Je me rappelle très bien la première fois que j’ai rencontré Kylian, je venais à peine d’arriver en ville et j’étais tétanisé à l’idée de sortir de chez moi. Non pas parce que je redoutais cette nouvelle vie, ou même parce que je me sentais intimidée, non rien à voir avec cela. J’avais simplement une peur bleue de laisser Mike seul. Je me savais trop angoissée, trop protectrice avec lui depuis ce jour là… mais je ne pouvais rien contre ça, l’idée de le laisser, de l’abandonner et de le perdre. Rien à faire, je ne pouvais chasser cette idée de mon esprit. Alors lorsqu’il m’avait finalement fichue dehors en m’ordonnant de m’amuser et de l’oublier un peu, je n’avais pas eu le choix. Je m’étais rendue directement à l’université ce jour là, je devais bien récupérer mes livres et surtout mon emploi du temps. J’avais déjà raté quelques jours de cours, mais étant donné mon récent déménagement cela ne serait pas pénalisant, je m’étais arrangé avec l’université. J’avais rejoins l’accueil et c’est là que j’étais tombé sur Kylian, en pleine discussion avec la secrétaire qui ne semblait pas répondre à ses attentes. A le voir tenter une dernière fois de s’expliquer pour un sujet qui m’échappa complètement j’eus l’impression de me voir… oui dans mon ancienne université, toujours à perdre mon sang froid lorsque j’avais le malheur de demander quelque chose moi-même. Cela promettait. Je ne regrette pas d’être sortie ce jour là, je suis même assez reconnaissante à mon frère de m’avoir jeté dehors. On peut dire que j’ai de la chance, j’ai débarqué ici, dans cette grande ville et j’ai réussi à trouver des personnes géniales ! Des amis j’en avais à New York, mais rien de tel.

Quoi qu’il en soit, j’étais bien contente de voir Kylian, j’avais pensé plus tôt dans la matinée à l’appeler, lui proposer de faire quelque chose en fin de journée mais j’avais finalement remis ça à plus dire, me disant qu’il avait sans doute déjà prévu sa journée. Bref. « Bien aussi, merci. » Je lui souriais, laissant mon attention se porter sur sa planche, rien à voir avec celle que j’avais loué pour tenter ma chance dans ce sport. Et surtout elle devait bien mieux servir, oui ça ne faisait aucun doute. « Et bien, ouaip. Je surfe. Depuis 13 ans, dans ces eaux là. Tu surfes un peu toi aussi ? Si oui, amatrice ou pas, si ça tente , on pourrait aller surfer un peu ? » Je ne savais pas qu’il surfait, bizarrement malgré tout les trucs parfois dingues qu’on pouvait se raconter, jamais cela n’était apparu dans la conversation. « Et bien dis donc ! Tu dois être doué alors… j’ai entendu dire que le surf n’était pas un sport mais un état d’esprit… » Je n’avais jamais compris ça, enfin admettons que le surf soit plus qu’un sport, n’importe qui aurait pu dire ça du basket ou de la danse classique… même si c’était un peu plus logique dans un sport mettant en jeu la mer comme outil principal. Peu importe. Je ne retenais pas un léger rire, faisant une légère grimace. « Très franchement, je surfe très mal… je suis du genre à tomber toutes les trente secondes… alors si on doit surfer ensemble je dirais que tu passeras plus de temps à rire de moi qu’à surfer. » Non je n’avais pas du tout la « fibre » pour ça. « Je reste, si ça te gêne pas, bien sur. » Je secouais la tête, reportant mon regard sur la mer. « Bien sur que non, au contraire, je préfères avoir de la compagnie. » C’était bien vrai, rester toute seule n’était pas quelque chose que j’aimais particulièrement, surtout à la plage… c’est bien plus drôle à plusieurs, et surtout d’avoir quelqu’un à embêter un peu. « A part le surf, qu’est-ce que tu as prévu aujourd’hui ? »

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A New York il n’y a pas de surf ! Le seul sport que pratique les New Yorkais c’est le jogging et je n’en avais jamais été une très grande fan, et à part ça, les clubs de gym faisaient fureur mais là encore ce n’était pas du tout mon univers. On aura compris que je n’ai jamais été une grande sportive, mais le surf je voyais plus ça comme une expérience, être nulle ne me dérangeait pas, je savais que même si je serais une honte pour tout bon surfeur, je m’amusais assez sur une planche, et étant une bonne nageuse tomber ne me faisait pas peur. « Oh, mouais. Ça va, on va dire. C'est plutôt marrant en fait. » Je secouais la tête, souriant légèrement. « Je suis sure que tu es plus doué que tu ne le dis…. Je ne dis pas le contraire, je trouve ça assez sympa mais ça doit être plus drôle pour ceux me voyant essayer de tenir sur ma planche… » Je riais légèrement, avoir l’air ridicule ne me faisait pas peur, et puis si je pouvais faire rire une ou deux personnes, j’aurais déjà fait quelque chose de positif. Enfin, mon agilité à surfer expliquait bien pourquoi je préférais rester au soleil ou encore juste me baigner, c’était plus simple et beaucoup plus dans mes cordes. « Peut-être. On a tous eu ces débuts. Tu m'aurais vu, j'étais ronchon après. » Certes, mais je ne comptais pas devenir une pro, donc… « Bizarrement ça ne m’étonnes pas ! Je suis sur que j’aurais bien ri à te voir ronchonner contre le vent… » Je souriais, me moquer était une chose que je faisais certes, mais toujours gentiment, surtout avec lui je n’avais aucune raison d’être réellement moqueuse, après tout j’étais sans doute encore pire. « Rien de bien très intéressant & toi alors ? T'avais prévu bronzette toute la journée, avoue ? » Je prenais un air faussement choquée mais je ne tenais pas très longtemps. « Ce n’est pas mon genre voyons, rester là à me prélasser au soleil… je suis pas comme ça. » J’étais totalement ironique, bien sur que c’était mon genre, j’adorais ça depuis que j’avais découvert les joies de la plage, du soleil, mais bon je ne serais pas rester non plus pendant quatre heures, le teint écrevisse très peu pour moi. [i]« Je pensais prendre un café en ville en fin de journée et peut être sortir ce soir, mais je suis pas encore décidé, cinéma, promenade, danse… on verra. » Je haussais les épaules, j’étais du genre à planifier les choses à l’avance, c’est vrai, mais le week end ce n’est pas nécessaire. On peut prendre son temps, ne pas penser qu’on doit se lever tôt le lendemain, c’est plutôt cool. « Tu m’accompagnerais ? Je sais qu’on fait plus « fun » comme planning mais bon. » Je souriais, c’est vrai que je n’étais pas une grande fêtarde, les fêtes à profusion, ce n’était pas réellement mon truc, mais je ne m’ennuyais pas non plus.

de même ! - va se cacher -